mardi 21 avril 2009

Trek a 51´43

Bienvenue en Patagonie australe chilienne.
Presque au bout du monde, a 51degres 43' de latitude sud.

Nous sommes seulement a 03h30 de El Calafate (Patagonie argentine) et avons donc passe la frontiere pour se rendre dans la ville de Puerto Natales.



Et pour entrer au Chili, sachez qu'il est strictement interdit de passer la frontiere avec des aliments d'orgine animale et vegetale...



Nous logeons chez des babas cool et nous disposons d'une cuisine geante...mais sale, cela ne nous a pas empeches de gouter le vin local !


C'est d'ici que nous organiserons notre trek dans le parc national Torres Del Paine.





Et le mot organisation n'est pas a prendre a la legere : nous partons 6 jours et 5 nuits en autonomie complete dans ce parc d'ou emergent de la pampa de fabuleuses montagnes granitiques.


Concernant l'equipement, nous louerons :

-- 1 tente trois places (chere mais spatieuse pour nos gabarits, resistante aux conditions climatiques que nous pensons rencontrer) ;

-- 2 tapis de sol ;

-- 2 paires de batons de marche (necessaires pour s'equilibrer et dynamiser l'allure de marche) ;

-- 1 popote ;

-- 3 petites bouteilles de gaz.


Pour la nourriture, nous etablirons une liste precise et calculee sur 7 jours afin de ne dependre d'aucun refuge et de ne pas se charger inutilement. Nous vous livrons le contenu d'un de nos sacs :

-- 1 paquet de 250 gr de riz ;

-- 1 paquet de 200 gr de pate "cheveux d'ange" ;

-- 4 paquets de nouilles chinoises precuites (80gr) ;

-- 1 paquet de 5 saucisses type "knacki" ;

-- 1 paquet de fromage en tranche ;

-- 2 sachets de soupe en poudre ;

-- 2 sachets de jus de fruits en poudre ;

-- 6 paquets de biscuits ;

-- 13 barres de cereales ;

-- 1.5 plaque de chocolat ;

-- 2 sachets de raisins secs ;

-- 2 sachets d'amandes ;

-- 2 pommes.


Le peu de place restante sera ocupee par nos vetements et le necessaire du bon campeur (lampe frontale, couverture de survie, trousse de secours...).

Apres trois jours pour louer, acheter, rassembler, entreposer et fermer nos sacs, nous sommes gonfles a bloc pour gambader comme des guanacos dans la montagne.



le guanacOlivier...



Nous vous retranscrivons ici le trek au jour le jour comme nous l'avons vecu. Pour mieux nous suivre, voici une photo du parc et un reperage des lieux de chute en couleur...





JOUR 1 :

de l'ADMINISTRATION jusqu'au campement PAINE GRANDE ;

du crayon rouge au crayon violet : distance : 17 km ;

temps de marche effective (c'est a dire avec nos pauses pipi, grignotage, photos et films...) : 06h00.


Le bus nous depose dans le parc a la fin de son trajet vers 12h00. C'est pour des raisons d'economie concernant un trajet en bateau, et par envie d'aller calmement a la rencontre de l'atmosphere de cette Nature sauvage, que nous debutons le trek par cette portion. Chacun de nos deux sacs pesent entre 15 et 18 kg...



Ce sentier relativement facile nous met en jambe.



Un bon rythme de marche et des pauses regulieres pour admirer le paysage et ressentir cette calme solitude du marcheur... ainsi que grignoter quelques fruits secs... nous permet d'atteindre la zone de campement juste avant la tombee de la nuit, soit 18h30...


et de monter illico presto la tente ! Nous ne tardons pas non plus a manger nos 80 gr de nouilles dans une cuisine chauffee a disposition des campeurs.




Premiere nuit donc en tente...



« Premier jour tres agreable malgre le poids du sac. Ce sont mes yeux qui ont le plus « travaille » donnant a mon esprit un sentiment de relachement et de liberte... Waouh l’effet des grands espaces. »
OlivierOR

« J’ai eu froid cette nuit la, mais vous savez, ce froid glacial qui transperce peu a peu la peau, la graisse et qui s’installe toute la nuit dans les os. Ce matin-la, le sonnerie du reveil fut une liberation et en moins de deux secondes et demi, j’etais levee ! »

Helene


JOUR 2 :

Aller-Retour campement PAINE GRANDE jusqu'au mirador du glacier GREY

du crayon violet au crayon jaune : distance : 12 km ;

temps de marche effective : 06h00.

Nous nous levons avec la pluie... Une demie heure plus tard nous dejeunons avec Fanny et Eric qui terminent leur W et nous rassurent sur le temps dans le parc Torres Del Paine : les quatre saisons ont quelquefois rendez-vous le meme jour !

Le " W " est l'appellation du circuit que nous allons effectuer : lorsqu'on le trace (sans la partie de l'ADMINISTRATION), cela forme la lettre W.

Sur les coups de 10h00, nous profitons donc d'une acalmie et remontons le sentier en direction du mirador du glacier Grey.



Pour cet aller-retour, on laissera la tente et les gros sacs au campement.





Voici le fameux glacier Grey...


Photos sans trucage, aucun !

« Quelle belle marche ! L’arrivee au mirador est splendide, les reflets du soleil sur la glace et le lac donnent au lieu un sentiment d’irrealite. Les icebergs detaches me rappellent que l’air est frais... en fait je marche blouson ouvert en bras de chemise, et meme, pour le retour je me mets a courir dans les descentes, sautant a l’aide des batons des blocs rocheux, devalant comme un skieur les pistes glissantes. Mes jambes et mes genoux m’etonnent et ca fait un bien fou ! Deception toute relative en arrivant au campement, il n’existe plus de tee-shirt souvenir du trek W... tant pis, j’oublierai cet achat sous une douche chaude, puis froide pour tonifier les jambes. Ce soir, stretching oblige ! »
OlivierOR



Nous profitons egalement de belles couleurs automnales digne d'un ete indien...


JOUR 3 :

du campement PAINE GRANDE jusqu'au campement BRITANICO ;

du crayon violet au crayon bleu : distance : 13 km ;

temps de marche effective : 07h00.


Nous plions la tente pour la premiere fois et "rechaussons" notre "baluchon". Le ciel est degage, le soleil brille... au bout d'une demie heure, nous enlevons nos "couches" (blouson et polaire).



L'eau est prise directement a la riviere...




Les vues sur le lac et les pics du Paine Grande sont splendides.


Comme nous marchons d'un bon pas, nous changeons nos plans : nous irons dormir au campement Britanico au lieu du campement Italiano. Plus rapide d'acces, mais plus sombre et humide, la plupart des randonneurs s'y arretent afin de rejoindre ensuite le mirador Britanico en un aller-retour sans sac dans la matinee. Pour nous, c'est donc ici que les choses se compliquent !

L'ascension jusqu'au campement, le long de la "Vallee Francaise" est difficile : tres expose au vent, le sentier debute sur un pierrier.



La nous sommes bien contents d'avoir loue chacun une paire de batons de marche ! Ce sont de veritables appuis supplementaires qui nous equilibrent, nous hissent et nous propulsent le long du chemin.



Le paysage qui defile (defile pas si vite que ca mais defile quand meme...) est tres varie, tantot on se retrouve dans des bosquets aux couleurs automnales dignes encore (!) d'un ete indien au Quebec, tantot nous sommes proche du ruisseau, assourdis par la force du courant. Le sentier devient boueux et glissant...



C'est tres different des marches des jours precedents et la nature nous offrira une vue sur un glacier et un ciel clement...




Ereintes et fiers de nous, nous arrivons HEUREUX au Britanico... vide de tout signe de vie ! Nous sommes les seuls a dormir ici cette nuit, entoures du ronronnement du ruisseau alimente par la fonte des glaces et sous un ciel etoile comme seul l'hemisphere sud peut en offrir !





« Aujourd’hui encore, merci mes jambes ! Tout autre effort que celui d’hier mais je ne ressens aucune douleur. C’est tres agreable d’etre porte par les paysages, par le plaisir de l’effort la beaute des lieux... et la simplicite de la nature. Le soir au campement je me prends pour Charles Ingalls allant chercher de l’eau a la riviere... Mais la nuit tombee.. le courage me fait vite defaut pour aller chercher seul cette meme eau... a deux c’est mieux ! Bizarre cette peur qui revient du plus profond de soi, repensant sans le vouloir aux extraits de films d’horreur qu’on avait enfouis et ou la, perdu en pleine Nature « hostile », je dois me forcer a relativiser, a penser que ce ne sont que des effets speciaux... !! La realite du ciel etoile parviendra lentement a m’apaiser mais la nuit fraiche dans mon sac de couchage trop etroit aux jambes restera agitee. »

OlivierOR


« Pas tellement trouillarde d’habitude, au campement Britanico j’ai eu a plusieurs reprises le coeur qui s’est accelere... Une heure apres notre arrivee nous etions completement dans le noir, avec pour seule compagnie le bruit de la riviere et le chant du vent dans les arbres. Heureusement, un ciel etoile comme jamais me rassurait un peu... Nous avons mange abrites sous une vieille toile tendue entre deux arbres et quand Olivier est parti chercher de l’eau a la riviere je me suis retrouvee toute seule pendant cinq minutes... et j’ai eu le temps de m’imaginer des histoires dignes de films d’horreur. Apres m’etre mise en « pyjama de trek » : maillot, deux polaires, blouson, bonnet et gants, je me suis glissee completement frigorifiee dans le sac de couchage et j’ai tente de dormir... sauf qu’une envie pressante me fit hesiter pendant un p’tit moment ; j’y vais, j’y vais pas, j’y vais, j’y vais pas... J’ai finalement opte pour la premiere solution : bouger allait peut-etre me rechauffer. La fatigue et le froid ont eu raison de moi et je suis finalement tombee dans un semi sommeil. Toute la nuit, j’ai attendu la sonnerie du reveil et quel soulagement a cinq heures du mat’ quand il a fallu se lever ! »

Helene


JOUR 4 :

du campement BRITANICO jusqu'au MIRADOR puis jusqu’au campement LOS CUERNOS

du crayon bleu au crayon vert : distance : 13 km ;

temps de marche effective : 06h30.

Objectif des l’aube : rallier le mirador a une heure de notre campement (oui NOTRE campement !). La fatigue de la veille semble s’etre dissipee... Est-ce le stretching du soir ou le rythme des journees qui s’enchainent ?


Nous esperons observer le lever de soleil sur les sommets environnants : le cerro Forteleza, le cerro Escudo... malheureusement, des notre lever, le temps ne semble pas de la partie : pluie fine, nuages denses et bourrasques de vent.
Pendant les vingt premieres minutes de l’ascension c’est avec notre lampe frontale que nous reperons tant bien que mal les balises jaunes du chemin. A la lueur du jour nous arrivons sur la derniere portion, la plus exposee au vent !


C'est dans des moments comme cela qu'on sent la puissance de la nature.



La vue est completement bouchee et on doit vite s’abriter contre une barre rocheuse pour eviter la pluie cinglante et le froid percant.


Malgre ce temps, les pics sont impressionnants... et semblent pouvoir dechirer ce voile de nuages.


Une barre de cereales et s’est reparti ! Nous n’avons guere le temps ni l’envie de rester (vu le temps)... et la journee sera longue.


Retour au campement : nous faisons le plein d’energie avec un p’tit dej consequent :des pates !

Vite fait et bien fait (sinon les sacs ne ferment pas !) nous plions bagages... et empruntons le meme chemin que la veille en descente cette fois. La pluie n'a pas cesse, nous sommes emmitoufles dans toutes nos epaisseurs et recouverts de notre blouson impermeable, tout comme nos sacs. Nous ne profitons guere de la vue, etant concentres sur chacun de nos pas pour eviter boue flaques d’eau, cailloux... sans compter le vent qui nous desequilibre !

Pas de photo ici vu les conditions !!

Environ deux heures plus tard, une premiere pause bien meritee au campement Italiano.

Tout change : les paysages, les montagnes font place aux lacs, la pluie et le vent au soleil ! Restera la boue sur le chemin !!




Nous ne serons pas mecontents d’arriver au campement payant « Los Cuernos » ou nous pourrons beneficier d’une douche et d’un refectoire chauffe au poele a bois - bien pratique pour chesser les sauchettes !

" Comme il aurait fallu payer le gaz pour cuisiner, c’est comme deux malheureux qu’a travers les bourrasques de vent nous avons utilise notre propre bruleur sur les marches du refectoire."

Helene

L’endroit est vente, plus chaud... donc Helene a super bien dormi.


« Quand la marche de la journee est terminee, on est lessive... Mais c’est a ce moment la qu’il faut justement etre efficace afin d’aller se coucher le plus rapidement possible !

1/ Trouver un emplacement : un endroit plat sans trop de cailloux ;

2/ Monter la tente ;

3/ Si c’est possible, prendre une douche ;

4/ Preparer le repas ;

5/ Deguster les 80gr de nouilles et LA saucisse de Strabourg (Hum c’est bon !).

Quand on s’est depense comme cela toute la journee, un rien nous regale, et j’aurai bien multiplie par quatre les doses... Mais puisque tout etait prevu et calcule a l’avance, ce que l’on mange en plus un jour, c’est ce que l’on ne mangera pas le lendemain... »

Helene


« Je suis tres satisfait des achats que j’ai faits pour mon voyage. Dans des conditions comme aujourd’hui, blouson, polaire, chemise, pantalon, collant ont tenu leur role assurant etancheite et ventilation. Mes chaussures sont tres bien adaptees et mon sac a dos offre ce que l’on attend de lui : maintien et astuces de rangement. Aussi bien equipe j’ai attrape plusieurs fous rires sous le vent et la pluie, heureux d’y etre ! »

OlivierOR


JOUR 5 :

du campement LOS CUERNOS jusqu’au campement TORRES

du crayon vert au crayon orange : distance : 18 km ;

temps de marche effective : 07h00.


Nous partons gaiement de ce campement avec d’autres francais que nous retrouverons le soir meme. 11 km de balade sur pres de 4 heures avec le soleil et la sensation bizarre « que c’est presque fini ! » sniff sniff...



La couleur de la roche est de toute beaute




Photos prises dans la partie plutot facile...



Et la, p’tit point de vocabulaire : pourquoi en espagnol le verbe « monter » se dit « subir » ? « Parce que parfois tu la subis la montee !! ». Ce fut notre cas jusqu’au campement TORRES, pendant 7 km ! Pas vraiment epuisant, mais un effort constant qui nous fera arriver HS !




Pas mecontente d'etre arrivee !




Quelques engueulades pour monter la tente... mais au moment du repas, nous retombons d’accord sur le fait de vider les reserves : une solution pour alleger le sac et bien se remplir la panse. Faites-nous confiance, nous nous regalerons ce soir-la !

Nous battons egalement le record du coucher : avant les poules des 19h30 ! Une bonne raison a cela en plus de la fatigue : pour finir en beaute, nous irons voir le soleil se lever sur les Torres le lendemain, donc reveil a 05h00 !


« Longue marche aujourd’hui, avec de longs moments de solitude, a ne plus savoir si c’est moi qui observe la nature ou si c’est la Nature qui m’observe...Les condors planent au loin. Prendre le temps de scruter leur vol avec mes jumelles est un plaisir intense et une grande chance. Je sens que le trek touche a sa fin meme s’il reste de beaux sentiers, et durant mes pauses, je repense et revois ces moments forts des jours passes au Torres Del Paine. Je ressens profondement que randonner ainsi de jour en jour, en autonomie et quasiment seul sur les chemins, m’aura fait communier avec la Nature et communier avec moi meme comme d’une facon rare dans mon existence. Oui on peut devenir accroc a cette sensation de pure liberte. »

OlivierOR


"Suivant les conseils d'Olivier qui tenait cela de sa grand-mere Emilie qui courait jambes nues dans la neige pour avoir chaud quand elle etait petite. J'ai essaye de rechauffer mes glacons de pied en les noyant dans la riviere, riviere qui descendait directement du glacier !
Et ben ca marche ! Pendant 10 minutes je n'avais aucune sensation...et peu apres comme par magie mes pieds se sont rechauffes !
Un de ces remedes de grand-mere dont je tacherai de me souvenir ! "

Helene


JOUR 6 :

du campement TORRES jusqu’au MIRADOR puis jusqu’a l’hosteria TORRES

du crayon orange au crayon noir : distance : 10 km ;

temps de marche effective : 05h00.


Bip Biiiiiiiiip Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiip. Il est 05h00, le Chili s’eveille. Habillage hyper rapide, nous jaillissons de la tente, lampe au front pour gravir l’ultime mirador de ce trek !

Une p’tite grimpette de 20 minutes avec deja un bon denivele jusqu’a atteindre une montagne de cailloux !

« Premier sur place – chose rare dans mon cas ! – je pouvais voir les lumieres des autres randonneurs sur le chemin plus bas. Je commencais alors a gravir cette enorme butte de cailloux et de rochers, le soleil allait bientot faire son apparition et je me savais a l'heure...merci Helene pour le reveil !J'allais le plus a gauche possible sur la crete de cailloux pour profiter de la vue la plus large sur ces tours de granite et la lagune a leur base.Quel pied ce p'tit dej' a trois : le soleil, les Torres et moi.




partage de ce moment en video

Les Torres a 10 minutes d'intervalle...



Mais ouh! que la fin de matinee fut dure a avaler ! En suivant de mauvais conseils sur la duree du trajet retour, soi disant 06h00, je suis descendu bien trop tot du mirador Torres. Oui j’y ai vu le soleil se lever et les tours s’illuminer, mais j’ai rate l’embrasement des pics au plus fort du lever du soleil... J’avais deja quasiment devalle la pente de rochers, pour commencer a plier la tente, lorsque je me suis retourne.

J’ai regrette ces minutes mal calculees. Je m’en suis voulu de ne pas avoir profite « de l’instant », la en haut, pensant un peu trop au retour ! De retour au campement, plier la tente seul m’aidera quelque peu a passer mes nerfs ! »

OlivierOR



" A mi chemin du mirador Torres, a 6h30 du matin, quand j'ai vu ce qui m'attendait encore...j'avais envie de pleurer ! : des cailloux, des rochers et des cailloux...

A l'aide des mains et des genoux, j'ai fini par y arriver et quel spectacle...EPOUSTOUFLANT: le soleil qui frappait les tours leur donnait une couleur irreelle tirant sur un jaune d'une intensite eblouissante. Le temps de manger une barre de cereale en guise de p'tit dej et il fallait deja redescendre..."

Helene





Reflet des Torres dans la lagune...




De retour au campement, nous nous mettons des lors en route a 09h00, histoire de ne pas rater le seul bus qui part chaque jour a 14h00 de la luxueuse hospedaje Torres. Nous laissons derriere nous ces paysages magnifiques qui nous aurons enchantes au cours de cette petite semaine. Nous descendrons en bonne compagnie, avec nos 6 copains francais : Lydie et Vincent des Hautes Alpes, Stephanie et Jeremy, Sebastien et Phillipp de Toulouse.

Nous arriverons bien avant l’horaire prevu (sic !) et prendrons meme le temps de cuisiner nos dernieres nouilles sur les marches meme de l’hosteria !


Le confort douillet du bus eu raison de nous et nous ne verrons rien du trajet jusqu’a Puerto Natales !


Apres une bonne douche, rendez-vous s’etait donne entre francais, au resto « La casa de Pablito » : congre, saumon, biere, vin, glace et flan pour les gourmands.


Nous resterons encore deux jours a Puerto Natales histoire que nos genoux degonflent et que nos habits sechent.

Heureusement que le patron de la laverie m a prete des habits le temps que mon linge soit lave car je n'avais plus rien a me mettre sur le dos !



Enchantes et conquis par le parc Torres Del Paine, nous decidons de signer pour d’autres balades dans le parc naturel Los Glaciares a El Chalten en Argentine.



A bientot et prenez soin de vous.

lundi 20 avril 2009

Cap sur l'hemisphere sud....en Argentine

La reponse de la devinette de l'article precedent etait ... l'equateur .

L'hemisphere sud se merite ! Apres 9h de vol, une escale a Panama, 3 h de decalage horaire, quelques sueurs froides avec des problemes de bagages et l'obtention de pesos argentins, une navette nous depose devant l'auberge de jeunesse Milhouse a Buenos Aires.


L'amanacer (lever du soleil) au Guatemala, hemisphere nord,


l'atardecer (coucher de soleil) au dessus de la Bolivie, hemisphere sud.


Fatigues et rompus, nous passons notre premiere nuit en Argentine sous des airs de musique techno, de voluptes de cigarettes et d'odeur de linge sale...nous partageons le dortoir de 4 avec deux fetards irlandais !
Les colons espagnols au debut du XVI e siecle baptiserent ce pays ainsi, se fiant aux rumeurs de presence d'argent dans tout le territoire. L'Argentum donna son nom a l'Argentine. De meme pour la ville de Buenos Aires, appelee Puerto Nuestra Señora Santa Maria del Buenos Aires (Port Notre Dame Sainte Marie du bon vent ) au moment de la conquete espagnole.

"L'Argentine, c'est aussi le pays du "CHE". Oui, le revolutionnaire Ernesto Guevara tire son surnom de cet accent incroyable qui leur fait "tout" prononcer avec un "CHE" .
Ainsi, le "y" se dit "CHE" et le mot par ici "par aya" devient "par acha" ; le "ll" se dit "CHE" et le mot rue "calle" devient "cache" ... Au final, demander des renseignements pour decouvrir ou s'orienter dans Buenos Aires revient a s'entendre dire "ACHA - CACHE - ECHQUINA"... et discuter en ECHPAGNOL n'est pas une partie de PLAICHIR !! " OlivierOR

Apres la terrible crise economique de 2001, Buenos Aires est une capitale qui renait de ses cendres.


Nous avons decouvert cette megapole (13 millions d'habitants) a travers la specificite de ces quartiers. Nous logions dans le quartier central du microcentro, ce qui nous permettait d'occuper une position strategique pour visiter au mieux la ville.
Des le lendemain, direction El Retiro, ou ce jour la, on assite a la commemoration de la guerre des Malouines (27 ans).
Petit rappel : les iles Malouines ( a l'est de la Patagonie argentine ) sont des iles britanniques appelees iles Falkland. En 1981, le general Leopoldo Galtieri acceda a la presidence argentine. Le pays venait de subir 10 ans de " guerre sale " : une periode de terreur et de brutalite anti gouvernementale ecrasee par une politique securitaire tout aussi meurtriere ( 30000 personnes " disparues " ou plutot enlevees, sequestrees, torturees, assassinees).
Afin de se maintenir au pouvoir, Leopoldo Galtieri misa sur la fibre nationnaliste et decida en avril 1982 de chasser les britanniques des iles Falkland revendiquees par les Argentins depuis 150 ans sous le nom Islas Malvinas. La vague d'euphorie nationaliste fut de courte duree car 2 mois et demi plus tard les troupes envoyees par Margaret Thatcher reprirent leur " bien ".

Les revendications nationalistes sont encore tres fortes aujourd'hui ...


En 1983, Raoul Alphonsin devint president et tenta de guerir le pays de ses plaies...
President tres populaire aupres des argentins, il est decede la veille de notre arrivee et 3 jours de deuil national ont ete declares.
Dans un autre quartier de Buenos Aires, Recoleta, ou il est ne, la population lui a rendu un vibrant hommage, une emotion que nous avons ressentie meme sans parler la langue...!
Est-ce un hasard si ce jour la, une exposition pour la paix dans le monde est installee place San Martin ?
Elle se nomme " United Buddy Bears " / Cultura para la Paz.


Elle se compose de 140 ours representant chacun un pays reconnu par les Nations Unis et peint par un collectif d'artictes locaux.


Ainsi disposes en cercle, comme se tenant la main, la presence de ces ours fait l'eloge de la tolerance et de la comprehension ente les peuples et les cultures. L'exposition fait le tour du monde de puis 2002 : Berlin, Hong Kong, Istanbul, Tokyo, Sydney, Vienne... etc... vivement en France !

L'ours de la France


La liberte donnee aux artistes de chaque pays offre differents styles d'art qui se conjuguent en une oeuvre collective qui transmet le gout de vivre et de voyager.

Je vous propose un petit quiz avec 6 ours representant 6 pays traverses par nous en Amerique. Seriez-vous reconnaitre l'ours caracterisant :
l'Argentine ; la Bolivie ; le Chili ; le Guatemala ; le Mexique ; le Perou ?

a/ . b/


c/ . d/

e/ . f/


Vous trouverez les reponses a la fin de cet article !
Pour ceux qui desirent davantage d'informations : http://www.buddy-bear.com/
Je vous joins egalement, chers lecteurs, un lien sur un site d'Art ... de rue : le graffiti. Les murs de Buenos Aires sont "tagues" de fort belle maniere et un collectif recense ces oeuvres : http://www.graffitimundo.com/

Enfin, pour les fans de BD dans la tranche d'age 30-50... je partage avec vous une info que je ne connaissais pas : MAFALDA est une heroine argentine, presente partout ici !!
OlivierOR

"Le probleme de la grande famille de l'Humanite c'est que tous veulent en etre le Pere"

Ce jeudi charge d'histoire se terminera pour nous par d'autres histoires...nous nous sommes offerts le luxe d'aller au cinema !
Et devinez quoi ? " Bienvenue chez les ch'tis " s'exporte !

Chez les argentins, on a remplace la biere par le vin !


Deux films en francais etaient a l'affiche et bornes l'un comme l'autre, nous n'avons pas reussi a nous mettre d'accord. Olivier a apprecie le cote decale d'un long metrage independant intitule " Rumba ", et Helene s'est laissee porter par " Paris ", un film de Cedric Klapisch, une comedie a la francaise.

Nous sommes en Argentine et rendez vous compte (!) deux jours apres notre arrivee, Olivier n'avait toujours pas mange de boeuf et Helene n'etait pas tombee sous le charme d'un danseur de Tango...
Cette attente insupportable pris fin, du moins pour Olivier, vers 14h le lendemain.
Pour la modique somme de 4 euros, il se regala d'un bife de chorizo : un morceau tres epais et juteux de faux filet.

Voici une belle parillada ( grill )


Quant a Helene, elle a assure quand un bel argentin aux cheveux gomines l'a invite a danser...tenez, regardez un peu :


non ! non ! ce n' est pas en avance rapide !

'' Ah le tango...!
Dans les rues de Buenos Aires, il est frequent d'assister a des spectacles de qualite proposes par des danseurs talentueux.
Un lecteur MP3 et un ampli pour la musique : l'atmosphere est creee. Cheveux gomines et costume elegant pour le Male avec un grand M, robe et talons aiguilles pour la dame : la performance peut commencer.
Les artistes sont concentres et chaque mouvement est controle : pauses et changements brusques de direction ponctuent les evolutions de la danse. Le spectateur se laisse vite emporter par ces couples qui se fondent dans la musique. en arborant sur leurs visages, des expressions graves.
Bravo et merci a ces artistes de la rue qui m'ont emue et touchee. ''
Helene

Autre barrio (quartier), la Boca, celebre pour son stade de foot, "la Bombonera", ou joue l'equipe des Boca Juniors, d'ou est issu le celebrissime Diego Maradona.
En dehors du caminito (rue principale tres touristique ou se massent artisans et danseurs de tango , ce quartier n'est guere recommandable... HUM HUMM...


"On dit des Argentins qu'ils sont machos, avec un ego surdimmentionne etc... La danse, le Tango fait la part belle au cote feminin cache en tout homme et ces deux danseurs l'exprimaient si bien. Je fus emu par leurs prestations, la communion des corps necessaire pour evoluer et faire vivre au spectateur l'application, la technique, le travail et le plaisir... de danser. Merci Messieurs." Olivier OR



A la Boca, lors de leur installation au XIX e siecle, les immigrants espagnols et italiens travaillerent au commerce de la viande. Apres l'entretien des bateaux, ils prirent l'habitude d'utiliser le reste de peinture pour embellir leurs maisons. Ainsi, le caminito est borde de facades multicolores donnant au barrio un air de fete.



Ainsi tous les soirs, c'est a des heures tardives que nous rentrions a l'hotel ... des jeunes...et nous nous couchions quand d'autres se levaient pour aller faire la fete dans la salle du p'tit dej transformee chaque soir en piste de danse avec boule a facettes !
Dans la salle de bain, mamie Helene mettait son pyjama quand les jeunes demoiselles ressortaient en mini short perchees sur leurs talons ; et le vieil Olivier ne pouvait rivaliser avec les coupes de cheveux ultra structurees des jeunes de l'auberge...

C'est en vrais citadins de Buenos Aires que nous avons pris le subte (metro) direction le quartier de Palermo. C'est LE quartier tendance de la capitale : des restos exotiques, des boutiques de deco et des petits magasins a theme sont repartis dans le vieux Palermo. Pour nous, ce fut surtout l'occasion d'ecouter un concert de reggae en mangeant une pizza agrementee d'une biere artisanale.
A 22h30, les metros ne circulent plus ! Heureusement les bus roulent 24h sur 24 ... sauf que sans monnaie, c'est mission impossible !
Explications : quand on rentre dans le bus, il faut preciser au chauffeur sa destination, celui-ci programme la machine et le passager doit y mettre la somme exacte afin d'obtenir un billet. A Buenos Aires, tout le monde a besoin de pieces et la monnaie s'achete : contre un billet de 1000 pesos on vous rend 700 pesos en pieces !!
Ce jour la, avec un sourire et des yeux doux, nous avons eu les transports gratuits!

C’est par un dimanche matin ensoleille que nous nous sommes rendus dans un dernier barrio de Buenos Aires : San Telmo et sa fameuse brocante hebdomadaire. Nous avons flane jusqu' a ce que notre estomac crie famine, regardant les mimes, magiciens, musiciens, brocanteurs et vendeurs d’artisanat.


Avez vous vu comment se dit "Le petit Prince" en Espagnol... Oh ! un stand d'habits tricotes pour Barbie...


Chez " Desnivel ", restaurant tres renomme et pas cher, nous avons fait honneur a la viande dans tous ses etats : boudin noir au grill, saucisse de boeuf, tripes a la mode de … San Telmo, c’est a dire un vrai morceau d’intestin, et un bife de lomo : tranche fine de viande tendre…accompagnee de bonnes frites digne d’une ''ch’tiote baraque a frites'' !

L’heritage italien de l’Argentine lui vaut d’etre l’un des plus grands specialistes mondiaux en matiere d’helados ( glaces ) et les gourmands que nous sommes n’avons pas deroge a cette tradition…vanille, dulce de leche ( confiture de lait ), prune, kumkat… sont quelques uns des parfums qui ont regale nos papilles.

Lundi 6 avril, nous planifions notre decouverte du reste du pays.

Avec la biere on a les idees claires... ?
L’hiver approchant, il ne nous faut pas tarder a gagner le sud de l’Argentine : la Patagonie, a plus de 2500 km de la capitale, a 50 degres de latitude sud . Apres lectures et discussions avec d’autres routards, nous n’irons pas en terre de feu dans la celebre ville d’Ushuaia. Nous prefererons rejoindre la ville d’El Calafate, point strategique pour decouvrir :
- le parc national des glaciers en Patagonie argentine.
- le parc national Torres del Paine en patagonie chilienne.

Deux raisons nous poussent a precipiter notre depart :
- les grands froids pourraient perturber certains trajets et nous empecher de randonner ;
- les reservations difficiles sur les vols nationaux en raison des conges de la Semaine Sainte.

Ce lundi fut donc consacre a l’achat des billets, a l’edition d’un article du blog ( 6h "seulement" de finition... ), au rituel de tout professeur des ecoles en ce mois d’avril : les voeux de poste dans une ecole pour la rentree a venir ( moment de tension et de stress ) et une fois de retour a l’auberge … le sac a preparer !
Couches a 01h00, leves a 04h00 !

resultat : petit coup de barre a l’aeroport...


Changement de decor a notre descente de l’avion : fini le short et les tongs et bienvenus polaires et bonnets ! Nous sommes a El Calafate.


Nous logeons dans une hospedaje, chez l’habitant ou nous disposons d’une cuisine commune.
Le seul interet de la ville est la proximite du glacier Perito Moreno. Il se trouve dans le parc national Los Glaciares (des glaciers) et reste un des champs de glace les plus mobiles et les plus accessibles de la planete.


14 km de long, 5 de large et jusqu a 60 m de haut, ce glacier avance de presque 40 cm par jour, alimente par la neige du massif des Andes.

Au "coeur'' du glacier, la neige tombe, se comprime et se transforme en glace. Sous l’effet du poids, le glacier glisse peu a peu vers l’aval. Ce deplacement provoque des crevasses dans la glace et un bruit fracassant lorsque le glacier "craque". C’est un spectacle pour les oreilles comme pour les yeux, quand des blocs de glace se detachent du front du glacier et tombent dans l’eau.



nous avons pris un bateau afin de s'approcher au plus pres des pics de glace.

Pour la petite histoire, le nom de ce glacier est celui du fameux explorateur et scientifique argentin Francisco Moreno, qui a la fin du XIX e siecle participa a de nombreuses expeditions afin d’etudier les populations indigenes de Patagonie et d’y etablir les frontieres definitives entre le Chili et l’Argentine.


" C’est au lever du jour que nous sommes arrives au glacier ( et oui encore une combine avec le chauffeur du taxi pour ne pas payer l’ entree ! )
Magique, la sensation de se sentir toute petite ( pour une fois ! ) devant une immense masse blanche...dans le noir !
Comme vous pouvez le constater sur les photos, certains blocs de glace sont de couleur bleue. D’ou vient cette couleur surprenante ?
Lorsque la glace n’ est pas compactee, il se forme des bulles d’air dans lesquelles s’infiltrent les rayons ( de grande longueur d’onde ) de la lumiere blanche. C’est pourquoi ces zones nous paraissent blanches. Lorsque la glace est compressee sous l’effet de son poids, seule la lumiere bleue ( rayons de courte longueur d’onde ) peut s’infiltrer. Plus la glace est compacte, plus le chemin a parcourir par la lumiere est long, et plus la glace parait bleue.Voici le pourquoi du comment, c’est simple non ?''
Helene
Reponses du Quiz "Buddy-bear" :
a/ Bolivie . b/ Argentine
c/ Guatemala . d/ Mexique
e/ Perou . e/ Chili