lundi 5 janvier 2009

Mekong Stories

BONNE ANNEE 2009 !




Voila la tete que nous avions le matin du premier janvier…
Comment en sommes nous arrives la ?? Vous le saurez dans cet episode.


Chapitre premier : LUANG PRABANG, VILLE BRANCHEE ET DECONTRACTEE

Nous avons quitte Luang Namtha pour Luang Prabang : l'occasion de gouter pour la premiere fois aux plaisirs des bus locaux laos. A ce sujet, 3 ou 4 ficelles si vous prenez ces moyens de transport :



- Si vous etes sujets au mal des transports, acceptez le sac en plastique distribue au depart du bus. Sinon, laissez la place cote fenetre a votre voisin Lao qui en fera bon usage. Meme si les routes ont ete refaites, le trajet est sinueux.


Oui, le garcon a cote d'Helene, est en train de vomir...

- Mesdames, preferez une longue jupe au pantalon car les nombreuses pauses pipi ont lieu en commun au bord de la route.
- Amis melomanes, vous pourrez profiter de la variete locale sous forme de clip karaoke si le bus est dote d'une TV. Apres avoir eu l'impression (ou est-ce la realite ?) d'avoir entendu la même chanson pendant plusieurs heures, les boules quies ou un lecteur mp3 seront bien utiles.
- Pas besoin de prevoir d'en-cas : en plus de la pause repas, le bus est assailli de vendeurs d'amuse-gueules (brochettes de viandes, bambous fourres de riz collant, boissons, baguettes, …).

Dix heures de trajet pendant lesquels nous ne nous sommes pas ennuyes, avant d'arriver a Luang Prabang, "la perle du Laos".

Les auberges bon marche se font rares et affichent souvent complet. Nous arrivons enfin a la Sysomphone guest house, un chouilla plus cher mais offrant eau et bananes a volonte (tous au regime !).

Luang Prabang nous laissera un souvenir mitige. D'une part la ville (classee au patrimoine mondial de l'Unesco) est tres belle dans son style colonial. La proximite du Mekong lui apporte un charme nonchalant particulier. Les moines, dans leurs habits orange, parcourent les rues en se protegeant du soleil avec leur parapluie en guise d'ombrelle. Et les nombreux wats (temples), parsemes de frangipaniers ajoutent a la ville calme et serenite.


D'autre part, sans doute a cause de son prestige, Luang Prabang est une ville riche, ou tourisme rime avec dollars, les boutiques de luxe (bijoux, soies et autres artisanats,…) se succedent et affichent des prix destines a une clientele particuliere. Le marche nocturne, sans doute mis en place pour les touristes donne une impression chic et chere, meme les restos populaires gonflent leur prix pour les etrangers : impossible de payer le meme prix qu'un lao. Pour citer un touriste marseillais (avec le chant des cigales dans la voix) : "Ici, c'est la croisette a Cannes, c'est des bandits! ". Et il est vrai qu'ici nous sommes a milles lieux du Laos tel que nous l'avions decouvert et imagine… Mais heureusement pour nous, le blocage recent de l'aeroport de Bangkok a freine l'arrivage massif des vacanciers! Meme si nous ne sentions pas a notre place dans ce repere de "bobos'', nous y sommes tout de meme restes quelques jours pour visiter des lieux remarquables.



La visite du musee du palais royal est un incontournable pour admirer le fameux Prabang : une statue de Bouddha qui a donne son nom a la ville. Une fois passe les salles protocolaires, on y decouvre une maison bourgeoise et sobre des annees 30 ou l'on imagine une famille royale menant une vie tout a fait normale. Neanmoins, en 1975, des l'arrivee des communistes au pouvoir, le roi a ete exile de force dans une grotte au nord du pays. Suspectee de nourrir une sympathie pour le roi, la ville de Luang Pranbang s'est vue privee d'electricite le soir, et ce, jusque dans les annees 90. On trouve dans ce musee 2, 3 babioles interessantes: un service a the en porcelaine de Limoges offert par De Gaulle, de microscopiques morceaux de lune offerts par Nixon, les clefs de nombreuses villes et pas mal de cadeaux du voisin chinois (qui pendant ce temps-la, alimentait la revolution communiste…).




Non loin de la, le wat Xieng Thong abrite une splendide barque funeraire, de nombreux Bouddhas (comme d'hab!), et de jolies mosaïques naïves murales. Au moins, ce style differe de celui des wats visites precedemment. Inutile de vous dire que la ville abrite des dizaines d'autres temples sur lesquels nous n'allons pas nous etaler.






En revanche, si vous voulez encore plus de Bouddhas, n'hesitez pas a aller a la grotte de Pak Ou. Elle en abrite plus de 4000, autant d'offrandes que les villageois ont depose d'annees en annees. Nous n'avons pas pu resister a la tentation de nous y rendre, surtout pour profiter d'une belle balade sur le Mekong au soleil couchant.






Pour essayer de sortir d'un circuit touristique bien trace et onereux, nous avons loue des velos afin de nous extraire de la ville et decouvrir les alentours en toute liberte. En vain, la peripherie ne presente aucun interet, elle nous semble un vaste chantier ou chacun y construit son petit "palais". Heureusement qu'il y avait un marche (un de nos endroits preferes!) pour retrouver nos reperes et une ambiance populaire.
On s'est aussi retrouve dans les gargotes des quais du Mekong pour deguster un poisson grille fraichement peche avec une salade de papaye verte, tres pimentee (etonnant car les Laos mangent pourtant beaucoup plus poivre que pimente).





Sandwich a la baguette et petanque : vous etes surs qu'on est au Laos...?


Avant de partir, un dernier coucher de soleil au Wat Phou Si qui domine Luang Prabang, puis un bon repas gracieusement offert par les patrons de notre auberge ; et partage avec Seo et Mina, nos coreens preferes (cf article precedent). En echange de ce festin, nous leur offrons une photo d'identite. Notre tete sera collee dans leur album souvenir a cote de celles de nombreux touristes passes par la. Une belle façon pour eux de retracer l'histoire de leur guest-house.







Second chapitre : VENTIANE, LA CAPITALE TRANQUILLE

Nous renouons avec la tradition des bus de nuit, moins confortables et heureusement moins climatises qu'en Thailande, mais toujours en musique. Les chansons se suivent et se ressemblent de quoi bien bercer Marielle et Olivier jusqu'a la capitale : Ventiane.
Nous ne sommes pas surpris de voir que le prix de l'auberge "Mixay guest-house" a encore augmente. Mais la au moins, ils ont la bonne idee d'inclure le petit dejeuner.
La ville qui s'est forge son statut durant l'occupation française, est devenue de fait la capitale, des l'arrivee des communistes en 1975.
C'est peut être pour cela que l'on se sent un peu en France ici : des caves a vin, de vraies boulangeries, des superettes avec de nombreux produits bien de chez nous ! Ainsi la baguette redeviendra pour quelques jours la base de notre petit dejeuner. Apres le regime exclusif pates et riz, serait-ce les levures du pain qui nous ont tous ballonnes ?
Grace au centre culturel français, nous avons pu nous replonger dans la culture francophone et nous rassasier de magazines plus ou moins interessants! Et la, c'est la "sarkozyte" (indigestion d'articles et d'infos a son sujet, vous devrez etre habitues !).


Enfin de la presse de qualite...


Pour faire passer tout ca, le centre offre un joli choix de glaces et sorbets qui illustre bien le panel des saveurs du pays : miel-gingembre, noix de cajou, jacquier, the lao, mangue, tamarin, et le mysterieux padang (un arbuste dont on utilise les feuilles, le meme gout du the vert au lait concentre sucre dont Marielle et Olivier raffolaient en Thailande). Specialement pour feter les vacances de Noel, le centre organise une boum ou les jeunes Lao francophone semblaient bien s'eclater.


Sans doute encore pour imiter la France, un ersatz de champs Elysees relie le palais presidentiel au Patu Xia, un arc de triomphe couleur locale. Par contre, on est loin des embouteillages parisiens avec la poignee de voitures qui circule sur ses larges avenues.


Aux Champs Elysees... Padam padadam...


A Ventiane, il y a surtout le Pha That Luang, l'embleme du pays que l'on retrouve sur tous les billets. C'est un impressionnant Thaat (stupa chez les tibetains, et chedi chez les thais) qui abriterait une cote de Bouddha. Si l'on compte toutes les reliques de Bouddha dans le monde, voila un homme qui devait avoir une cage thoracique enorme!



Accros aux Bouddhas, nous sommes carrement alles au Bouddha parc ! Il est l'œuvre d'un artiste farfelu qui a remplit son terrain de statues hindouistes et bouddhistes entre les années 50 et 75. A l'arrivee des communistes, il a traverse le Mekong pour poursuivre son œuvre cote thai. Le site est etonnant, et fait penser a des projets fous a la Gaudi ou Dali ou, pour ceux qui connaissent, au palais ideal du facteur Cheval.


Le beton, ca vieillit vite. Et ca n'a que 50 ans...


Pour terminer notre cure de Bouddha, la visite du Wat Si Saket s'imposait avec sa collection de plus de 2000 effigies.




Troisieme chapitre : PAKSE, LE REPOS SUR UN PLATEAU

Comme les karaokes nous manquaient, nous avons pris un nouveau bus de nuit, direction le sud du pays et la petite ville de Pakse ou nous feterons Noel. La, nous attendons l'arrivee imminente de Fred (un copain d'Egypte, actuellement en poste a Phnom Penh au Cambodge). Cette attente rime avec detente. Des son arrivee, nous essayons de nous remettre en mouvement pour visiter la region. En effet nous semblons etre atteints de "laossite" (amollissement physique et intellectuel qui touche les habitants comme les touristes du Laos !).


Fred est venu nous rejoindre dans notre trou perdu !


Le 24 decembre, de maniere a reveiller nos meninges, nous nous orientons pour la visite culturelle du coin : le site du Wat Phu a Champasak. Comme nous voulions essayer d'echapper au circuit touristique bien etabli, dans lequel on semblait vouloir nous enfermer depuis Luang Prabang, nous essayons d'organiser nous-memes notre trajet. En effet, le transfert des touristes est le monopole des auberges et tours operateurs. Toute demande de renseignement semble se solder par de la desinformation.


N'importe quoi... c'est tres facile de s'orienter au Laos !


En les ecoutant on pourrait croire qu'il n existe aucun moyen de transport public dans le pays (ou que ce n'est pas la place des etrangers?). Resultat : pour aller a Champasak, il n'y avait soi disant que des taxis collectifs que pour le trajet aller…un voyage de non retour!?
Qu'a cela ne tienne, nous tentons l'experience impossible. A l'aller, pas de souci, nous prenons le "tape-cul" local. Au retour, probleme, il n'y a en effet, aucun moyen de transport disponible…La raison est simple, les laos sont des leve-tôt et ne se deplacent que le matin.
Sur le bac franchissant le Mekong, nous avons bien essaye de trouver un vehicule susceptible de nous ramener a Pakse. Sans succes ! Deux japonais, bien seuls dans leur grand van, nous ont meprises "pour garder leur tranquillite" malgre la bonne volonte de leur chauffeur ; et un conducteur de tuk-tuk soi disant bien intentionne nous proposait un prix exorbitant tout en sapant nos chances de reussite aupres 'autres conducteurs.
Nous pensions bien passer le reveillon de Noel au milieu de nulle-part quand un taxi nous offre enfin ses services a un prix raisonnable : un dénouement inattendu et presque inespere !
En faisant les comptes a notre retour, l'escapade est revenue aussi chere que si nous etions passes par la voie touristique! Beaucoup d'energie pour pas grand-chose … l'aventure a un prix.



Question tuk-tuk, il y a le choix : version ''groupe'' ou ''2 places''.


Mais nous oublions presque de vous parler de la visite du Wat Phou.
Le site, connu des le cinquieme siecle, offre un interet certain : c'est le berceau et le principal centre religieux de la civilisation kmere, qui dominera la region et connaitra son apogee au neuvieme siecle, avec les temples d'Angkor (Cambodge). Les ruines de Champasak, quant a elles, sont contemporaines d'Angkor, et offre un superbe point de vue sur la vallee, du haut de son allee bordee de frangipaniers presqu'aussi vieux que les pierres ici presentes.








De retour a Pakse, c'est l'heure de se preparer pour la veillee de Noel. Et malgre l'etat de notre garde robe de routards, nous tachons de nous endimancher pour l'occasion.
Pendant que Marielle et Olivier assistaient a la messe, Helene, Fred et Berangere (une grenobloise bien sympa) entamaient le cubit de vin rouge que nous avions achete et trimbale depuis Vientiane specialement pour l'occasion !
Noel oblige, nous nous offrons ce qui nous paraissait etre un bon restaurant au bord du Mekong. Sans regarder a la depense, nous commandons une specialite de poisson. Un desastre…le repas le plus mauvais du voyage! (a egalite avec le poisson conserve dans la saumure que nous avions avale sur l'ile de Ko Phan Gan en Thailande). Nous regrettons les nouilles et le riz quotidiens. La simplicite est parfois ce qu'il y a de meilleur.

Le 25 decembre, de maniere a reveiller (mais pas trop) nos muscles endormis, nous louons des scooters afin de visiter le plateau des Bolovens. C'est une premiere pour Olivier, qui enfourche vaillamment, mais non sans apprehension, une petite cylindree pour de longues distances.





Les cascades et les chutes sont au rendez vous pendant 3 jours…pas a moto rassurez vous!
Ce sont les reliefs et les rivieres qui offrent de jolis spectacles.







En sillonnant les routes et les chemins pulverineux (essayez de placer ce nouveau mot dans une conversation!), nous profitons du Laos dans toute sa ruralite, meme si ici les antennes paraboliques fleurissent. Les panoramas nous enchantent et la vegetation tropicale laisse la place a des forets de feuillus aux couleurs automnales.








et il faut faire le plein de temps en temps...



En traversant les villages, les enfants accourent immanquablement pour nous saluer alors que nous devons rester vigilants pour ne pas ecraser les volailles et les porcelets imprudents. Cependant Olivier, surnomme par Helene "Alain Bougrain Du Bourg" (60 millions amis)", n'a pu eviter un poulet suicidaire, malgre son affection pour tous les animaux du monde.
En descendant de nos montures, nous sommes parfois surpris de voir la quantite de poussiere ocre qui nous recouvre, certains tronçons du chemin nous donne davantage l'impression d'etre sur des pistes africaines, plutot qu'au fin fond de l'Asie.



Pendant cette escapade, nous logions dans des bungalows tres rudimentaires ( a 20000 kip soit moins de deux euros : les chambres les moins cheres depuis les 4 mois de voyage).

La proprietaire, Man Pap, separee de son mari violent et accro au lao lao (alcool de riz), a ouvert depuis quelques temps son affaire pour subvenir aux besoins de sa famille. Cette petite bonne femme, drole et attachante, se debrouille etonnamment bien en anglais pour une Lao et se vante de preparer les plus gros pancakes du village. Nous les avons goutes et difficilement termines. Nous lui decernons la palme du p'tit dej le plus nourrissant.
Avant de reprendre la route, elle nous temoigne son affection et nous offre sa "benediction": un bracelet noue au poignet que les Laos remettent en signe de chance et de protection, en recitant des prières bouddhistes.


Le traditionnel passage au marche




Des rats, du serpent, ... Bon appetit les amis ! (non rassurez-vous, ils n'en ont pas manges!)


Comment ne pas terminer ce voyage par la visite d'une plantation de cafe ? Puisque le plateau est repute pour cela et que les champs de cafeiers abondent ? Ce sont les français qui y ont importe la culture, au meme titres que les heveas et les bananiers. La degustation du breuvage est surtout pretexte a decouvrir toute la chaine de production depuis la plantation jusqu'à la torrefaction. Mais le cafe lao nous a deçu, il est tres fort et tres enervant ; et il faut une grande quantite de lait (concentre sucre) pour l'adoucir et l'eclaircir.



De retour vers Pakse, pas besoin de regarder le kilometrage : les villages portent seulement le nom de la borne kilometrique ou ils se trouvent : village du kilometre 46, village du kilometre 43, village du kilometre 38, …
Finalement durant notre "rallye a moto", nous aurons tous les temps : du tres beau (pas souvent) en passant par des nuages et du vent, nous redescendons vers Pakse sous une pluie battante. Quant a la neige, on vous la laisse a vous qui nous lisez en Europe.


Quatrieme chapitre : DON DET, L'ILE AUX MOLLUSQUES





Arrives a un stade de "laossite" aigue, nous nous arretons a Si Pan Don, qui nous avait ete decrit comme un lieu idyllique. Dans le dedale des iles, nous choisissons celle de Don Det, pour nous adonner completement au "Mekong Style": lever-hamac-repas-hamac-repas-hamac…ou la la, j'en peux plus…je vais me coucher!


Et dire que c'est Olivier qui en a le moins fait... du hamac !


Ici, nous nous sommes bien integres au rythme local et il n'est pas rare de troubler la sieste de la serveuse lorsque nous allons manger. Sur l'ile, l'ideal est de vivre au rythme du soleil, 6h/18h, car il n'y a pas d'electricite. Dans nos bungalows rudimentaires avec vue sur le Mekong, nous avions toutefois 1 ou 2h d' eclairage fourni par un groupe electrogene.





Mais pour les "couche-tard", qui voudraient veiller apres 20h, nous disposons toujours d'une lampe a petrole.
Pour eviter de nous transformer completement en mollusque, nous avons loue des velos pour toute la duree du séjour.



Le premier jour, ereintes apres avoir fait le tour de l'ile (5km), nous nous sommes poses pour profiter de notre enieme coucher de soleil. Le second jour, apres cet echauffement nous nous rendons sur l'ile voisine de Don Khone en empruntant le pont et le trace de l'ancien chemin de fer (la seule ligne du pays, laissee par les français). Aujourd'hui il ne reste plus qu'une vieille locomotive rouillee et un chemin cabosse qui nous a bien secoues.





Don Khone est bien plus vaste que Don Det (10km le tour), et ses paysages plus sauvages et plus authentiques nous ont regales…jusqu'a une magnifique chute d'eau.
Amis lecteurs si vous êtes fans de cascades et de Bouddhas, le Laos vous enchantera…




Vraiment le velo, j'aime pas ca ! Et cette chaine qui n'arrete pas de sauter !


Le troisieme jour, c'est la saint Sylvestre. Il vaut mieux se menager avant de reveillonner! Une nouvelle cure de hamac s'impose ! Pour l'occasion, les restos fermeront tard et des fetes s'organisent jusqu'a 2-3h du matin ! Certains endroits, proposant une soiree de reveillon jusque 22h, n'ont pas eu le public escompte ; allez savoir pourquoi ?

Refroidis par notre expérience de Noel, nous nous offrons une valeur sure : un restaurant indien. Au menu, du poulet tandoori marine dans le yaourt, currys de legumes et le traditionnel nan (pain) agremente d'ail ou de fromage. Et comme c'est la fete, nous nous permettons un dessert (encore une crepe), avant de rejoindre les autres fetards autour du feu et de boire du lao-lao et de la Beerlao.



Cinquieme chapitre : SUR LA VOIE DE L'EVEIL

Maintenant, un peu de serieux. Faut-il rappeler que ceci est un blog de profs ? Alors, après toutes ces phases d'endormissement, voici un petit expose sur "l'eveil" et sur le bouddhisme.
En ce qui concerne Bouddha et l'eveil, nous en avons deja parle precedemment.
Quant a la forme qu'a prise le bouddhisme de cette region, elle est differente de celui des tibetains, que nous avons rencontre en Inde et au Nepal.
Partout, le bouddhisme a integre les religions preexistantes : l'hindouisme en Asie du sud-est tandis que les tibetains ont garde certaines formes du chamanisme des montagnes.
Aussi, avec le temps, le bouddhisme s'est scinde en 2 ecoles bien distinctes.
Les Tibetains, les Chinois, les Japonais et les Vietnamiens appartiennent a une ecole que l'on appelle "Mahayana" (Grand Vehicule). Leur but est evidemment d'atteindre l'eveil, mais une place tres importante est donnee a la compassion. Pour eux, il existe 3 formes de compassion : la premiere est materielle, la seconde est l'aide morale et psychologique que l'on peut apporter aux autres, et la derniere consiste a montrer le chemin vers l'extinction des souffrances et l'eveil. Ainsi, certains vont "s'empecher" d'atteindre le nirvana et l'extinction de leur etre, et vont faire des vœux de "boddhisattva"(des bouddhas en devenir). De cette maniere, ils promettent de se reincarner pour renaitre et aider les autres sur le chemin de l'eveil, ce tant qu'il y aura de la souffrance sur terre.
Le dalai lama en est un. Attention, il n'est pas une sorte de "pape" du bouddhisme (vu sa mediatisation), mais simplement le chef d'un monastere d'une secte du bouddhisme tibetain. On lui a juste donne, a un moment de l'Histoire, le titre de chef temporel du Tibet. Par contre, il a confie qu'il ne se reincarnerait plus, pour eviter que les Chinois ne s'emparent de lui des sa nouvelle enfance, comme ils l'ont deja fait avec le Pantchen lama, une reincarnation d'un autre grand maitre tibetain.



En Thaïlande, au Laos, au Cambodge et au Sri Lanka, une autre forme de bouddhisme est presente : l'ecole "Hinayana"(Petit Vehicule), ou plutot "Theravada"(Voie des Anciens). Leur demarche est beaucoup plus individuelle et proche de ce que fut sans doute le bouddhisme a ses debuts : la recherche de l'eveil et le nirvana. Cette ecole a aussi des maitres, qui vont guider les autres, mais sans faire de vœux pour se reincarner en boddhisattva.
Au Laos, les temples sont souvent couverts de fresques qui racontent l'histoire de ces sages, un peu comme on ferait pour la vie des saints. Le plus populaire, ici, est l'avant-derniere incarnation du Bouddha (rien que ca) : le prince Vetsantare, qui aurait vecu dans la region, et a fait l'experience du don ultime (de ses privileges, de sa femme et de ses enfants). Parfois, on voit les illustrations d'une autre des centaines de vies que le Bouddha a eues, ou on le voit suivre une existence exemplaire en tant que marchand, mais aussi comme chien ou oie…



"Au Laos, j'ai parfois ressenti un sentiment d'inactivite quelquefois pesant. Il est difficile de sortir des habitudes de notre societe ou les actions s'enchainent a une allure trop rapide... Et oui, c'est pas evident de ne rien faire ! Mais qu'il est bon de s'ennuyer et de se laisser aller au fil de son imagination." Helene

"Noel : des rues illuminées, des marrons chauds ou glaces, des paysages enneiges, des feux de cheminées, des maisons décorées, des cadeaux à emballer, un repas a préparer et a partager, des yeux embrumes… Pour nous, presque rien de tout cela cette année… Oui, il y a tout de même de quoi s'en attrister ! Heureusement, la petite ville de Pakse renfermait une jolie cathédrale où une crèche avait été placée. Histoire de ne pas oublier tout le sens de cette veillée… Alors bien sur, l'église est affublée d'un drapeau communiste. L'évêque est arrive 1h en retard, et nous n'avons absolument rien compris de l'office en lao. Mais certains détails donnaient un cote exotique a la célébration : des offrandes un peu étranges (argent bien sur, mais aussi des fleurs, de la nourriture ou des néons) et on se donne la paix en se saluant les mains jointes… Et qu'importe, l'esprit de Noel était bien présent et les "divin enfant" de la chorale accompagnaient les vôtres." Marielle



"Voyage en Asie du sud-est, c'est s'attendre a rencontrer toujours les memes personnes. Normal, tout le monde suit a peu pres le meme chemin. Souvent dans des endroits improbables, nous retrouvons ainsi des connaissances que nous pensions de passage. Il y a Seo et Minha, les coreens (que l'on repere partout grace à leurs sandales bien reconnaissables), Cedric (un fan de moto que nous croisons a chaque etape) et Renaud (l'ex-prof dont le projet est d'ecrire des livres pour enfant : nous avions partage un repas dans le nord ; nous le retrouvons 3 semaines plus tard pour la saint-Sylvestre a 1000 km au sud de la).
Michelle et Yves, des jeunes retraites en vadrouille, nous suivent de pres a chaque etape depuis le plateau de Bolaven (et aussi au Cambodge). Pierre, un Français au passeport suisse bien sympa, semble vouloir en faire autant.
Puis nous retrouvons Aurelia et Jerome, rencontres dans l'avion Calcutta-Bangkok, 1 ½ mois apres le vol (voir leur site en colonne de droite).
Nous avons meme croise Gilles (voir le lien de son site), un cycliste qui traverse l'Asie et dont nous avions entendu parler 2 ½ mois auparavant en Inde…
Et enfin, il y a des sagas dignes des 'Feux de l'Amour" : nous croisons vaguement un couple d'australiens au nord de la Thaïlande. A Luang Namtha, nous la voyons elle, seule, ou plutot accompagnant le susdit Cedric sur sa moto. A Luang Prabang, nous trouvons l'australien, perdu, sans nouvelles d'elle depuis 10 jours et sans argent… alors qu'elle arrive… sur la moto de Cedric. Elle le plaque pour son motard, puis on les retrouve ensemble et souriants… avant qu'il ne s'en aille pour de bon, retour l'Australie (ne vous en faites pas, nous non plus on n'y a rien compris). Sur le plateau de Bolaven, pas etonnant de la retrouver avec Cedric sur une 100cc… puis au reveillon sur l'île de Don Det. Depuis, nous avons perdu leur trace. Suite au prochain épisode…?" Olivier

Nos bonnes resolutions pour 2009 :


"Pour economiser le budget papier toilette, c'est promis en 2009, j'utilise la douchette! " Helene

"J'arrete de reclamer mon lit des six heures et demie" Marielle
"Mes resolutions concernent les betes a poils, je refrenerai mon envie de caresser chats, chiens, vaches, couvees…et plus d'une fois par semaine j'essaierai de me raser!" Olivier


"Arreter de mettre des jupes lao. C'est vraiment pas pratique pour traverser la rue..." Une inconnue


"Apprendre a compter sans calculatrice... et meme a compter tout court !" La plupart des Laos

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Yes!!! Je suis le premier!!!!Faut dire que tous les jours je regarde plusieurs fois, puisque cette page était annoncée depuis au moins 1 semaine. Alors que dire pour ne pas se répéter? Super! Formidable et vivement le mexique!!!!
(je referais un commentaire avec Doriane)

Anonyme a dit…

C'est toujours tellement riche..
Je crois que je vais le relire.
Merci de nous faire partager toutes vos aventures.Nous aussi nous découvrons
Bisous

Christine

Anonyme a dit…

Plein de bisous à vous tous, et merci de nous faire vivre vos découvertes comme si nous y étions.
JPI

Anonyme a dit…

Super contente de pouvoir vous lire:nous attendions des nouvelles depuis un moment, le temps ne passait pas assez vite!! l'inquiétude s'installait...C'est super même si ici à Coudekerque je n'ai pas pu découvrir toutes les photos!!Gros zochtes à vous trois.... Doriane

céline a dit…

Coucou à vous !
Céline vient de découvrir les 2 dernières pages, mais pas celle ci (départ pour Beaugency oblige...). Moi j'suis à jour et enrichis! Profitez bien encore de ce continent... senoritas et senor...

Grosses bises de préparatifs (!) et d'amitiés. Bises de lectrice lointaine !

Céline et Olivier

Anonyme a dit…

bizarre, ma phrase hier n'est pas passée...Nous voilà rentrés et à jour de nos infos-blogs...Que de détails et de belles photos qui nous font vraiment partager ce que vous vivez. On ne s'en lasse pas !
Bisous à tous les trois.
Anne-Marie et Manu

Anonyme a dit…

Hello chers voyageurs,

Quel voyage hors du temps, un grand dépaysement pour nous qui suivons tout vos périples avec intérêt devant nos petits écrans. J'en profite pour vous souhaiter nos meilleurs voeux pour 2009 ! La petite pousse bien et vous envoie plein de bisous... Nos amitiés à vous,

François, Laurence et Emily

Le 21 janvier 2009

Anonyme a dit…

Quelle joie de pouvoir enfin voir ce fameux blog dont Landitiana me promet l'adresse depuis des mois !!!
Je suis ravie de voir que tu vas bien et réalises un rêve.
Nous avons reçu tes voeux à l'école et te transmettons les nôtres pour 2009.
Notre vie dans le pays de Gex est bien calme mais heureuse.
Amitiés d'une ancienne collègue et de Martin qui ne t'oublient pas.
Marie-Emmanuelle

Anonyme a dit…

Un petit coucou exprès pour dire à Olivier et Marielle que les deux cartes sont arrivées à bon port !!! J'espère que cette année du boeuf démarre pour vous sur les chapeaux de roues !! Bien à vous mes amis, vous nous manquez...

Amitiés de Belgique,

François, Laurence et Emily

Anonyme a dit…

Pour olivier rossi :

Cette partie du voyage n'est pas mal non plus. J'ai essayé de me connecter cette fois-ci depuis la salle des maîtres car tu sais bien qu'internet à l'école Jules Verne ne fonctionne pas des masses.
Annie a bidouillé un truc sans succès mais je lui ferai voir demain...
Question : JUSQU A QUAND LE BLOG SERA SUR INTERNET ? (réponse sur ma bal)

A bientôt et bon voyage. THIERRY B.