vendredi 3 juillet 2009

Va y'avoir du sport

Vu l'environnement geographique de La Paz, d'enormes opportunites sportives s'offrent a nous. De plus piques au vif par vos remarques, nous devions casser une fausse reputation qui se mettait en place a base d'asado, vino et repos !!
Voici donc nos resolutions respectives :
- Olivier, mission, tenter l'ascension d'un mont de la cordillere royale ;
- Helene, mission effectuer les 3500m de denivele du trek del Chorro ;
- Pour les deux, mission " descente de la mort en VTT ".
Beau programme non !


" Un sommet... je voulais depuis la France gravir un sommet important en Amerique ! Face a moi se dresse la Cordillere Royale et le mont Huayna Potosi... ce sera donc lui ! Il culmine a 6088 metres !

C'est LUI !



Je me mets en conditions une semaine avant, faisant un peu d'exercice en altitude pour me garantir une bonne acclimatation.
Ensuite choix de l'agence. Je decide de tenter l'ascension seul, accompagne d'un guide. Je serai responsable de ma cordee et ainsi non dependant de l'etat physique d'autrui. L'equipement est fourni par l'agence : crampons, piolet, harnais, combinaison...
Cote estomac, riz et pates, viande bien cuite et mate de coca pour bien digerer, pas de lait, jus ou epice... En altitude la digestion c'est souvent LE point faible...
Seul hic durant les jours precedents, le vol de mon petit sac a dos. Des demarches administratives a faire et une colere envers moi-meme a evacuer... j'apprends... j'apprends...


Quasi seul souvenir du sac... un peu maso Olivier pour mettre cette photo...
Je me sens bien et fin pret, le 23 juin pour trois jours d'ascension.



Ramiro - 24 ans - sera mon guide, moi - 35 ans depuis peu - serai son montagnard neophyte.



Premiere journee au camp de base a 4700 m : entrainement escalade et marche a deux sur glacier.




Marcher encordes, plantes de piolet et crampons, confiance pour descendre face a la pente glacee...



Un peu de bruit sur la glace...

Et un ptit sommet de glace !



Stretching, repas du soir a 18h00 et endormi vers 19h30 ! Je me sens tres bien, heureux et chanceux d'avoir evolue entre ces glaces qui malheureusement se reduisent d'annees et annees. Oui le rechauffement climatique existe... Pensez a notre belle Terre, agissez !



Deuxieme journee a rallier le campement haut a 5130 m : acclimatation et repos avant ascension finale.


Nous portons tout notre materiel et la nourriture... le sac pese !



Passage sur des moraines et ça grimpe ça grimpe a flanc de roche...




Vues splendides a cette altitude...







Cena (diner) a 17h00 et dans le sac de couchage a 18h00 ! Sensation speciale de fatigue et d'excitation, de maitrise de son calme et d'envie de crier que " C'EST FORMIDABLE D'ETRE LA ! "
Dans le refuge, 13 personnes s'appretent aussi a tenter de vaincre ce mont. Cela represente 6 cordees de 2 en plus de leur guide. Ramiro me demande d'etre pret demain a 01h20 du matin pour dejeuner...


Troisieme journee : ascension a 6088 m et retour !


Leve le premier a 01h00, pret au p'tit dej a 01h20 !! J'avale quelques biscuits secs et bois mon mate de coca. Tout le monde se prepare dans le refuge, y'a des crampons, des harnais et des bonnets de partout !
A 02h00, lampe frontale allumee, premiers pas sur le chemin de glace. Neuf cent cinquante huit metres d'ascension sur glace. Il fait nuit noire, le ciel est magnifique. Je suis suffisamment couvert pour n'avoir ni froid, ni trop chaud.
La corde entre Ramiro et moi se tend, des lors nous marchons d'un meme pas. Le crissement de nos crampons rompt le silence de ce noir manteau qui nous entoure. Quelques lampes ici et la indiquent l'emplacement des autres cordees. Nous sommes la troisieme a s'elancer sur cette voie.
Nous ferons trois petites pauses pour boire un peu d'eau - qui gele de plus en plus - et croquer quelques carres de chocolat.
Je n'ai aucune notion du temps ni des distances... Je demande a Ramiro ou nous en sommes. Il me repond : la 5500 ; la 5700, la 5800... Il est 04h00, 05h30, 06h00...

A cette altitude, je ne sais pas si j'ai froid ou mal a la tete, et mon estomac commence a faire des siennes... Je ne veux pas m'arreter, replace inlassablement un pied devant l'autre.

La clarte du jour se devoile, l'inclinaison de la pente se fait beaucoup plus forte. Nous montons maintenant a l'aide du piolet, les efforts me coutent et je me sens affaibli... Je fais meme plusieurs pas les yeux clos, prenant avec calme des inspirations profondes.




C'est la derniere pause. En levant la tete on l'aperçoit : la cumbre, le sommet, les 6088 m sont la haut. C'est beau cette arete blanche qui se dessine sur le ciel azur fonce ! C'est possible, possible d'y arriver. Le fait de voir le sommet me redonne mille forces et je repars comme neuf ! Nous depassons une cordee de trois et je ressens chaque metre gagne comme une victoire, un plaisir de l'effort fait et de la recompense immediate qui me place chaque fois plus proche de ce graal.





C'est incroyable, ça y est, a 06h45 nous voici au sommet du Huayna Potosi et un flot de plaisir, d'emotions et de relachement me submerge. je suis tellement fier de moi, heureux de ce que je considere comme un fort depassement de moi, que je sanglote en admirant la vue !





La cordee qui nous precedait entame sa redescente et je profite de MES 6088 metres ! Merci Ramiro !









video pour vous faire partager " en live " mon ressenti...




Nous restons un petit quart d'heure en haut, le froid gagne vite et d'autres cordees montrent le bout de leur piolet... A notre tour, nous cedons la place et entamons la redescente vers le camp haut. La je peux vous fournir quelques photos car le soleil cogne sur la neige... et nous descendons suffisamment vite pour faire quelques pauses !








On descend meme tres vite puisqu'il nous suffit de 01h50 pour atteindre le campamento alto !! La aussi, gros relachement - pas de pleurs ! - mes jambes se derobent presque a chaque pas. Il faut que je m'assois un peu.

Waouh ! Je l'ai fait. Je ne realise pas encore tres bien... Je suis juste fatigue. Je bois un the avec des feuilles de coca, mange un reste de chocolat et fais secher mes chausettes dehors. Je regarde derriere moi... la cumbre est loin, heureusement en fermant les yeux je m'y vois encore. Une heure se passe, je me change et refais mon sac, Ramiro est pret a rejoindre le camp de base.


Nous descendons lentement sur les blocs de pierre, le poids du sac et la fatigue sont de terribles ennemis contre lesquels il faut lutter pendant une heure.


A 11h00 - seulement en fait - nous sommes redescendus a 4700 m, soit ( 6088 - 4700 = .... ) metres de denivele descendants. J'ai les joues qui piquent car le peu de chaleur ici contraste avec le froid du sommet.
Malheureusement, Ramiro ne m'accompagne pas jusqu'a La Paz, il repart aujourd'hui meme avec deux touristes pour trois jours que vous devinez je crois ! (balese...)
A 12h30 je descends du taxi et me retrouve en plein La Paz, en centre ville, dans l'agence. J'y reçoit le tee-shirt souvenir de cette ascension reussie et ne m'attarde pas... direction l'hotel - un jus d'orange frais au passage - puis douche et lit pour une sieste de deux heures.
Vers 16h00 je vais manger un pave de boeuf et de la quinoa puis retourne me coucher sans avoir omis de mettre un mot a Helene pour ne pas qu'elle s'inquiete en rentant de son trek.
Je dors ! Je dors ! Je reve, je marche, je touche ce petit toit du monde, ce Huayna a moi ! "
Olivier


Je ferai faire deux tee-shirt " special souvenir " de cette ascension et serai ravi de retrouver Ramiro a l'agence 3 jours plus tard pour lui offrir son exemplaire !

" Le mardi 23 je souhaite bonne chance a Olivier qui s'est mis une grosse pression, moi je m'en vais avec Sara et Paul, deux hollandais et Jeanie et Jolianne, deux canadiennes, accompagnee de deux guides pour la Cumbre. La Cumbre, c'est le point culminant de la ville de La Paz : 4700 m. On nous y depose en minibus. D'ici, nous passerons les trois jours a descendre jusque Coroico a 1200m... Je vous entends deja dire "ah que de la descente, c'est facile !...".
Et bien non ! quand tu passes ton temps a descendre, t'es contente quand la pente change de sens !
Le premier jour, les jambes ont descendu 2000m de denivele...Les paysages et la vegetation changent avec l'altitude, nous traversons des villages. Ici les habitants ont tous des joues rouges car leur taux de globules rouges est superieur au notre, ceci pour lutter contre le froid et pallier au manque d'oxygene.
" J'ai pris l'appareil photo pour mon ascension au Huayna Potosi et Helene n'a donc aucune image a vous proposer pour son trek. Les holandais qui ont accompagne Helene ont fait quelques cliches et les enverront des que possible... L'article sera mis a jour plus tard !! "

Olivier

Une premiere nuit a 2800m ... sous la tente.
Impossible de dormir sur le ventre vu l'epaisseur du tapis de sol qui laisse passer le froid, comme d'hab, je suis contente de me lever le matin et de mettre la machine en route, histoire de se rechauffer !
Une seconde journee bien agreable avec le soleil, la descente se fait moins sentir et nous marchons sur les versants des montagnes, nous traversons des cascades et avons une vue imprenable sur tout ce qui nous entoure.


Normalement, une photo la !


Ce soir, nous dormons sur le terrain de Maria. Maria, 22 ans vit avec Daisy, sa fille de 4 ans, le pere est parti avec une autre. Elles vivent ici, perdues en pleine montagne a deux jours de marche de La Paz. Maria survit avec les bouteilles d'eau qu'elle vend aux randonneurs ( une a cinq personnes par semaine ) ... Daisy ne va pas a l'ecole mais sa mere demande a chaque visiteur de lui faire l'ecole !!
Une nuit sous la tente beaucoup plus agreable que la precedente, quelques metres en moins veut dire quelques degres en plus donc nuit douillette dans le sac de couchage.


Le lendemain matin, le groupe part sans moi .... pensant que j'etais devant !! Et non ! j'etais allee me laver les dents ! bref meme pas peur ! deux heures plus tard je les retrouve. A cette altitude ( -2000 m ) les premieres fleurs apparaissent et que c 'est agreable de marcher dans cette nature vierge de toutes pollutions...
Nous finirons la marche par la " casa du Japones ". On rencontre un homme completement bossu, japonais d'origine qui a quitte son pays en 1955. Il vit ici depuis ce temps... une drole d' histoire ! Un touriste français lui a envoye une revue sur l'Alsace Lorraine... etant la seule française du groupe, il me presente chaque page, il connaissait l'Alsace mieux que moi a travers son livre, il pouvait citer " Colmar, les maisons a colombages, la route des vins...". Il conclura l'entretien en me donnant son adresse et en me priant de lui envoyer une revue sur le Nord... drole de personnage ! Deux heures plus tard, nous descendons les derniers metres laissant derriere nous les montagnes.


Difficle retour a La Paz et ses gaz d'echappements, la j'espere retrouver Olivier bien vivant et ayant reussi son ascension...


Un qui n'est plus vivant, c'est Mickael Jackson et toute la nuit et le jour suivant, sa voix et ses chansons resonnent dans toute la ville...
Lien d'une video que nous apprecierons de voir et revoir sur Internet :

http://www.youtube.com/watch?v=p2nTSbHfJvk&feature=related


Vendredi, journee de repos, histoire de se reposer les jambes et d'ecrire un peu de blog...


Le 27 juin, nouveau defi sportif !
En velo cette fois, se dresse devant nous la " carretera de la muerte ", " la route de la mort ", 64 kilometres de descente pour 3600m de denivele sur une route asphaltee puis un simple chemin de terre bordant un precipice de plus de 500m !
Le nom de cette route n'est malheureusement pas un coup marketing pour touristes...
Lorsqu'elle etait en activite, de nombreux vehicules sont tombes dans le precipice et a l'heure actuelle, fermee a la circulation, on y denombre quelques victimes cyclistes qui ayant freine trop tard ou derape ont fait une chute mortelle.
Tout cela refroidit Helene qui prefere rester en ville. Olivier, pour sa part est attire par cette descente !


" Passant d'agence en agence, examinant les velos et regardant les photos et videos, je finis par convaincre Helene de tenter cette experience unique, car on peut la faire en toute securite, je pense... "
Olivier


" Partagee entre la peur d'y aller, l'attirance du danger et le fait de ne pas vouloir regretter, je m'inscris finalement pour la descente..."
Helene


On essaiera nos tenues la veille, casques, combis, t-shirt souvenir ! Et des 08h30 le lendemain, nous voila a 4700m, la Cumbre, pour le petit dejeuner en equipe.


Un aperçu de la route...


Deux guides en VTT nous encadrent, un ouvre la voie et l'autre est charge des photos et video. Un vehicule ferme la marche pour la logistique.
En " hors d'oeuvre", nous avalons 20 kilometres de route asphaltee en position aerodynamique de descendeur.


VTT a suspension avant, freins a disque, casque et gilet... on est d'attaque !!

"Peu a peu, je m'approprie la bicyclette et lache de plus en plus les freins."
Helene


" Quant a moi, interdiction de freiner, la vitesse augmente, je me regale WAOUHHHH!"
Olivier

Les preuves en images !



Avant la piste, petit controle genre " Tour de France " ! Personne n'est positif !!

Nous attaquons bientot le " plat principal ", 40 km de descente sur piste. On a la tete dans les nuages pour commencer.






On est entoure par une nature verdoyante qui va evoluer au fil des metres descendus. La chaleur aussi va nous accompagner.




Photo au bord du precipice avec un peu de style...
P'tite pause casse-croute et c'est reparti, toujours avec prudence et plaisir :

Action !



La belle route de la mort...
On pedalera quand meme un peu et un arret bien choisi par le guide calmera nos ardeurs. Nous sommes devant la tombe d'un anglais, decede ici il y a deux mois... Il est sorti de la piste en plein virage...
On repart tous avec les mains un peu plus sur les freins...


Ca n'empeche pas quelques figures de style...


... et de se rafraichir... en video pour vous s'il vous plait !

Nous arrivons finalement sans grande peine proche de Coroico, tous sains et saufs et heureux de l'avoir fait.



Encore un ptit effort pour la photo souvenir... et le tee-shirt SURVIVOR de ce bon moment !
La fin du programme est plutot sympa : douche, piscine et buffet dans un p'tit hotel du coin !

La troupe nous quitte pour remonter a La Paz, nous nous restons a Coroico pour se reposer. Ici a 1200m, il fait bien chaud ... une atmosphere familiale se ressent dans le village : ici ce sont les vacances d'hiver et les hotels sont complets...


Belle vue sur la vallee... avec rapaces, ciel bleu, soleil et repos d'un jour !
L'ecriture du blog nous occupera bien entre deux restos !
Et mardi 29 juin, nous repartons sur La Paz, derniere nuit en Bolivie avant le Perou !

Et non ! Surprise ! Arrives a 08h30 au terminal de bus, au lieu d'embarquer pour la ville de Cuzco au Perou, nous sommes reorientes vers Copacabana... mince on connait deja ! Des bloqueos ( greves ) au Perou empechent tout trafic...

Affaire a suivre, c'est pas l'Perou !!



7 commentaires:

PARESYS PH ET MAU a dit…

merveilleux voyage mieux qu une leçon de géo ou éthno... tes vieux instits!

les bidochons a dit…

Nous les Bidochons, programmons aujourd'hui, suite à la vue de votre parcours, de faire la descente de LA MORT en skate board à zéro main sur le vélo.... Même pas peur....

Signé : Les parents KERCKHOVE, Les BULTEEL et les PAREZYS.

Anonyme a dit…

Bravo, chapeau bas à tous les 2 et respect !!! Vous êtes formidables. Je suis fier de toi Olivier (et d'Hélène aussi bien sûr !!!)
Papa.

Anonyme a dit…

Félicitations pour tout vos exploits sportifs ! BRAVO ! Le temps où nous parlions de tout ça me parait déjà très loin ... descente de la mort, Huyana Potosi... !!
Bonne continuation et profitez de tout.
Biz
Cécile

Anonyme a dit…

salut gros
felicitation pour ton ascension, si on va ensemble a serre eyraud tu va arriver deux heures avant moi a la cabane de combo!!!!!!
y a du boulot pout toi en rentrant ,y a un gonz qui c'est perdu au mont blanc............
bientot le retour on t'attend avec impatiente bizzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz

Anonyme a dit…

Félicitations à vous deux et Olivier pour l'ascension. C'est effectivement très jouissif d'atteindre un sommet comme celui ci. Peu etre seras tu motivé pour faire d'autres? Quand on y a gouté, c'est fini ;-)
Un grand bravo encore et au Pérou, même si vous êtes déjà rentré !!
Guillaume

Unknown a dit…

Passionnée par vos "aventures" , admirative de la qualité de votre écriture : quel talent pour la vie et le partage ! (C'est de famille ? ) . Bravo !